Je veux être un monde entre tes mains,
mot brutal uni à une autre mot,
à la moitié, précise, de quelque vers.
Je veux l’hommage noir de tes yeux.Tes soleils,
tes cheveux bouclés flottant entre mes jambes,
lèvres ouvertes pour mes yeux surpris de lumière.
Caverne exaltée par mon vieux désir de mourir,
je veux te voir chantant tes doutes sur mon ventre,
je veux te voir, désespérée, folle, dans mon sourire.
Ainsi, sans autant d’alternative de liberté,
une fois pour toute, de manière naturelle,
je veux ta voix
étendue sur ma parole,
ta parole dans ma bouche,
le fil de ma voix dans tes entrailles.
J’ai coutume l’après-midi de m’étendre sur des pages blanches.
Je commence ma danse par des contorsions infinies comme celles d’un ballet.
Musiques totalement perpendiculaires a ma fortuite manière d’aimer.
Coeurs distortionnés par des passions non avenues et la cruauté.
Des passions exaltées et antiques se réfugient dans ton regard.
Ce sont les dieux de la bonté et la tristesse sur ta peau.
Comme si les beaux serpents de la nuit dans l’essaim du bonheur, dans les
rencontres nocturnes et la réalisation de quelque désir infantil et l’odeur de
pain
se brûlant pour que tous nous sentions le pain. Maintenant, un grande guerre se
déchaîne sur les versants les plus clairs de l’amour. Là, précisément, où Elle
est
la neige.
Même si je ne cesse de l’embrasser, ses yeux s’écroulent, ils arrivent jusqu’à
mes pieds assoiffés, presque sans regard. Et pour terminer je te rappelle que je
ne sais jamais, exactement, ce que je dois faire. Je suis arrêté au centre de la
parole. Quand je marche tous les sens remuent. Quand j’écris, rien n’est sûr
d’être, ni notre amour.
Un mot, Mère, s’impose à moi,
comme un vaste fleuve de cérémonies.
Parole résiduelle ouverte aux abîmes,
tu vois, je suis là, je viens me livrer.
Je viens dire que je t’aimais comme un fou,
que tu as été, pour moi,ce qu’il y a de plus beau.
J’ai senti désepérément, des milliers de fleurs
en cherchant tes odeurs, amour, le printemps.
Mille peaux enchaînées à mes peaux,
cherchant cette douceur perdue.
Mille bouches j’ai ouvertes mille fois avec ma bouche,
et , ensuite, mille et mille chutes encore
et un million de mots empoisonnés,
férocement dévorés, pour t’oublier.
QUAND
NOUS CHERCHIONS CHEZ D’AUTRES HOMMES ET FEMMES
Quand nous cherchions chez d’autres hommes et femmes,
des signes qui nous parlent de nos désirs,
de notre lutte, parfaite, entre phantasmes :
vivre grandeur et gloire pour nous embrasser.
Quand nous cherchions dans d’autres horizons, des chemins,
des pas qui contiennent nos pas bien-aimés.
Quand nous cherchions, désespérés, en un poème,
un vers qui résonne dans nos vers.
C’était que nous ne cherchions rien quand nous cherchions,
j’écrivais des poésies et nous nous embrassions sans plus,
nous faisions l’amour et, nous n’avions pas non plus de motifs.
Nous nous passions l’un à l’autre lentement,
l’encyclopédie universelle de la poésie
et sans lire les pages, nous tombions épuisés.
Les mots, le vent les emportent,
disaient les citoyens les plus aisés
et ils avaient de puissantes raisons de ne pas savoir.
Maintenant nous sommes des mots qui vienennt du vent, de la rafale.
Des mots ayant la vitesse du temps dans le sang,
des mots avec la vitesse du temps insufflée dans le sang.
Des mots comme des hurlements déchirés, nerfs en liberté.
Gémissements, nous sommes des gémissements arrachés au vent.
Mots destinés à demeurer, à être le langage.
Poésie Psychanalyse, un nouveau temps de la mort,
impossible de placer dans l’espace comme l’amour lui-même.
Un amour impossible de placer dans le temps,
comme l’inconscient lui-même, sa vérité.
Un désir désespéré, ouvert, multiple,
impossible dans la vie comme la poésie elle-même.
Des cyclopes amarrés à eux-mêmes, tournent,
font tourner le monde comme de la lumière.
Espérant revenir jamais nous ne sommes arrivés,
arrivé sans savoir, jamais je ne suis parti,
tu vois, bien-aimée, mes choses sont claires,
mon humeur, dégagée, sans directions.
Si tu m’embrasses ici, je pense à jadis,
si l’océan m’appelle, je m’accroche à toi,
à ta fragrante bouche amoureuse et folle
et le pauvre océan perd ses rives.
Je suis, je n’ai pas, je ne consomme rien.
Je n’oublie pas, je ne me souviens pas, je ne pardonne pas.
Toute la vengeance est dans mes yeux,
dans mes lèvres immenses hors du temps,
dans mes temps, amours, hors de la vie,
dans mes simples vers hors de l’amour.
« Si nous nous laissons envahir par la décadence,
la décadence arrivera à nos muscles.
C’est beau de se rendre compte qu’on est un homme mûr !
Quarante ans,
une fleur qui se déchire dans le regard.
Ce n’est pas mal de se proposer une nouvelle vie,
précisément,
au crépuscule des illusions.
Un homme qui ne court plus derrière le pain,
qui ne court plus
derrière les caresses aimées de la nuit,
qui ne court plus,
qui ne regarde plus en arrière.
Figée, est maintenant,
la vie entre mes bras
et en cet instant, halte sublime
où la chair est tout le passé,
je nomme, une nouvelle vision pour mes yeux.
Gorge hallucinée,
ma prochaine parole sera mon destin :
POÉSIE,
minerais sanglant,
bijou dépecé,
pour que tous soient touchés par son miracle,
parole brisée.
Un poème en soi.
Miroir délirant, violons et rosée,