Revue hebdomadaire sur Internet Fusionne, dirige, écrit et correspond: Menassa 2004 NOUS
NE SAVONS PAS PARLER NOUS LE FAISONS EN PLUSIEURS LANGUES: INDIO
GRIS, EST LE PRODUIT D´UNE FUSION INDIO GRIS Nº 211 ÉDITORIAL Agosto 1976, Buenos Aires. LETTRE DE L’ADIEU
Tout poète
J’aspire à tout ce qui est possible Je suis ce que l’on appelle un chemineur , un vieux marin.
Des ports, Algues marines et sereines lumières d’outre-mer, guident mon destin.
Toute volonté sera délibérée ou ne sera pas.
Je fais sur la face de la terre une entaille
féroce.
BUENOS AIRES, LA REINE DU PLATA, ADIEU
Pour savoir, petit et fou,
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ATELIERS DE POÉSIE
GRUPO CERO |
ART POÉTIQUE
Poésie, je le sais, tandis
que je t’écris,
je cesse de vivre.
Je livre, docilement, mes
illusions,
mes pauvres péchés prolétaires,
mes vices bourgeois et, encore,
avant de pénétrer ton corps,
-velours amoureux-
j’abandonne ma façon de vivre,
misères,
folies,
profondes passions noires,
ma manière d’être.
Vide de mes choses,
porte-drapeau du néant,
transparent de tant de solitude,
invisible et ouvert,
perméable aux mystères de sa voix,
j’essaie,
trait sonore sur la peau du monde
la peau de la mort
la peau de toutes les choses.
Poésie, sur ta peau, traits sonores,
esquilles passionnées,
ineffaçables échardes de mon nom.
Vous êtes heureux mais vous ne pouvez pas sourire.
COSULTEZ-NOUS ! |
dans
le refuge de la nuit
la vie se déplace légèrement
Si grandiose
si spectaculaire était le poème parmi les ombres
que ni le matin, ni la nuit,
ni le reste de ma vie,
ne me suffiront pour l’écrire,
Je navigue comme naviguèrent les
grands navigateurs
à l’aveuglette,
le pouls suspendu par l’émotion à chaque instant
sentant la terre ferme dans toutes les directions
et ainsi,
de nouveau la mer et le profond ciel permanent.
Des vents parfumés
et des poissons affolés par la faim, fêtent,
l’imminence d’un nouvel échec.
Personne ne doit mourir dans cet
oubli.
Surgissent, fortifiés,
par la haine de continuer à chercher,
des imprécations et des blasphèmes.
Capitaine de l’ennui,
cherchant toujours la terre ferme,
rencontrant toujours des mers ouvertes et des parfums,
des océans fermés.
Avec l’orgueil d’un homme enchaîné
et libre,
un jour je finirai par crier dans tes bras :
j’ai tué Dieu, je veux la récompense
et quelqu’un, sûrement, me donnera 30 deniers
et ma folie continuera à avancer sur tout.
Il vient du Sud, diront-ils, c’est un exalté.
Aigle glissant et vorace,
électrique parfum entre les pierres,
parole démesurée, c’est le poète.
Je viens pour qu’avec moi meurt
l’ultime.
Au-delà du néant commence mon chemin.
Un homme est à un autre homme, son
regard et le ciel.
Pigeon voyageur et, à la fois,
nostalgique assassin entre les ombres.
Chant entrecoupé peuplé de silences.
Un homme est à un autre homme, la mort et son miracle.
J’essaie d’arracher le bandeau de
mes yeux,
je donne des coups violents dans le propre centre du timon
pour dévier la course et je n’y parviens pas.
Je fume des cigarettes et je bois des alcools forts.
Je dessine entre les yeux de la femme que j’aime
la possibilité d’un nouveau parcours,
et face à ce regard émerveillé par ma terreur
je brise le sextant et la petite boussole marine,
et en plein cœur de la brume
-au début de cette nouvelle fin-
je jette comme si c’était des détritus
mes derniers souvenirs à la mer
et je baise tes lèvres.
Terre ferme
et notre bâteau se tord parmi les vagues,
mouvements désespérés sur le point de faire naufrage,
sont les mouvements de nos corps.
Baves et laits
se confondent avec le torrent d’eaux maritimes
et d’algues
et de brillants mollusques comme des perles,
sacrifiés à un dieu.
Mer ouverte
et notre bâteau échoue
dans les battements fiévreux de ton cœur,
tambour entre les légers murmures de la forêt.
Indompté
-sauvage nichant dans les broussailles-,
j’arrache ton sexe de la terre, violons de la musique,
mouvements comme des poignards se clouant dans le ciel.
Avant de commencer mon nouveau chemin,
j’essaie de signaler le point de départ.
Je m’arrache de là où l’homme se débat,
dans les bras sanglants du néant.
Moi je suis cet homme,
mordu traîtreusement par la vie humaine,
aliéné par le rythme stupide de la montre,
affolé par le bruit palpitant des machines,
assombri par la luxure des dieux assassins
-hommes solitaires et, aussi, homme habités-,
et, cependant, je fais mon premier pas.
Un petit pas,
je n’amorce pas une course véloce vers les ténèbres,
parce que je suis un homme effrayé,
qui ne sait plus si son prochain pas
sera marque ou niveau d’autres pas humains
ou la voie sans issue de sa mort.
Dans les pas suivants cela me désoriente
de voir mon nom dans le nom des rues,
indiquant la direction désirée.
Brutale rencontre avec moi-même et je continue à marcher,
parce que continuer à marcher chaque fois vers une autre découverte,
après les premiers pas devient habitude.
Et, cependant, on se dit aussi : ici je m’arrêterai.
Derrière moi, seulement des montagnes,
et je sèmerai cette terre,
et j’attirerai avec mon chant l’eau de la pluie
pour que tout fleurisse et se reproduise
et que le féminin soit loi de l’amour,
pomme délirante conçue sans péché,
et dans ce paradis je vivrai, tranquillement, un temps.
Ensuite un humain habitant du néant de Dieu
essayera de me coloniser et il n’y aura pas de guerre non plus.
Quans les fleurs sécheront,
quand pourriront définitivement les fruits,
parce qu’il n’y a plus d’amour pour en prendre soin,
je ferai un pas de plus,
un petit pas ému comme ce premier pas,
et ainsi, sûrement, je verrai différents horizons,
et ainsi, sûrement, un jour, je mourrai en marchant
et rien ne se passera,
parce que les violents parfums de mon corps,
quand je marche, sont mes propres paroles
et ainsi, je vois mon nom volant dans cette odeur hallucinée,
marchant,
au-delà de ma mort.
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Amelia Díez Cuesta |
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LA FEMME ET MOI
6
Depuis mon
plus jeune âge je voulais être un homme
parce que mon père voulait que je sois un homme
et même ma mère voulait que garçon je naisse
mais, pour dire la vérité, pour moi, ça n’a jamais été important.
Et je voulais
être une femme, aussi, depuis mon plus jeune âge ;
mon père et mes sœurs femmes s’y sont opposé
quant à ma mère, que je sois une femme, ça ne lui convenait pas
et alors, sans autre alternative, je suis devenu homme.
Je me
comportais comme un homme
quoi qu’il se passe,
jusqu’à ce qu’elle, qui n’était plus ma mère,
croise ma route.
Hors de toute
loi, elle m’a livré son corps
et la chair fut vaste étendue dans sa beauté
et elle a tout touché de son hurlement.
Son corps tonitruait dans les corridors
de toute la pensée,
toute les pensées à l’unisson
n’ont pu arrêter cette cataracte de lumière.
C’est là qu’enfin, je peux lui dire:
Assied-toi un peu, parlons.
Et elle rapidement de son rire moqueur:
De quoi pouvons-nous parler
si l’unique chose qui t’intéresse c’est le sexe?
Et elle dansait frénétique
et ses pantalons glissaient un peu
et quand elle dansait pour d’autres
on voyait sa petite culotte rouge, brûlante,
et tandis qu’elle remuait le cul avec frénésie
elle me disait .De quoi allons-nous parler ?
si toi, l’unique chose qui t’intéresse c’est le sexe.
Et elle baissait complètement son pantalon
pour me montrer une sorte de fraise mûre
au milieu, exact, du pli de ses fesses.
Moi j’ai senti
monter vers la vie mes yeux
et avec la main droite
celle avec laquelle j’ai écrit mes meilleurs poèmes
je lui ai touché le cul avec une certaine violence virile.
Elle est restée comme immobile et moi, lointain.
Le contact
de ma main nue sur ses fesses nues
avait transformé le monde pour toujours.
Mais le paradis ne dura qu’un instant.
Tu vois ?, j’avais raison
toi, l’unique chose qui t’intéresse c’est le sexe
et maintenant, quoi ? Maintenant tu vas penser que je te désire ?
Moi, j’avais
vu ça dans quelques films de Tarzan.
Je me suis jeté sur elle et , tout en la violant,
d’une voix de
baryton affligé je lui disais :
Tu as raison,
mon amour, toi tu ne désires rien,
c’est moi le
criminel, et là, elle tout au moins,
elle avait ses
orgasmes, ses bijoux, ses alouettes.
AULA CERO de FRANÇAIS |
Pratiquer le français à MADRID |
CONSULTATION |
ATELIER DE LITTÉRATURE ÉROTIQUE |
Miguel Martínez Fondón |
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa |
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91 758 19 40 (MADRID) |
UN PEU DE POLITIQUE AU RAMASSAGE D´ORDURES |
LA PATRIE DU POÈTE
I
Volupteuse semence, je me plante ici
et je grandirai et, ici, je prendrai racine
et j’aurai des bourgeons qui, à leur tour,
auront d’autres bourgeons.
Je décrète l’aride plateau castillan,
la patrie du poète.
J’arracherai des parfums de tes roches,
comme de fleurs de la saison du sud,
et quelqu’un dira:
avant les couleurs du poète,
tu étais grise.
Et moi je me souviendrai
de t’avoir peint les lèvres avec mon nom.
Sur le vert arôme du citron,
-cheval des astres-
Indien de lumière,
cuivre déchiré par l’oxygène vital,
ma poésie,
poumon de l’univers.
Des lichens fangeux
et des paniers pleins de pommes,
retenues dans le temps de la fraîcheur.
Immensité,
vert infini,
biais du soleil,
entre les sourcils de la profonde mer,
atlantique sylvestre.
Ne voyez-vous pas que je suis celui qui
vous salue
depuis les plus hautes cimes,
au-delà des obscurs cieux de Dieu,
depuis la profonde galaxie du vert.
Méthéorique expension de l’arc-en-ciel,
je suis une couleur qui n’a plus
le blanc
de la petite pureté immaculée
ni le voile noir de la mort,
désolée,
ni les yeux sanglants du rubis.
Je suis du céleste cosmos et du soleil,
la conjonction maritime et ailée.
ma voix,
est le déchirement de la guitare astrale.
Mon chant
est le son guttural du temps.
je chante et j’éclate chaque fois,
et chaque fois,
je me désintègre.
Je perds mon être entre fragments
et dans ce vide de rien et de couleur,
parce que je ne serai plus,
je parcours les espaces infinis,
monté sur verte lumière,
prairie des cieux
Pampa,
étendue dans les hauteurs.
LETTRES DU DIRECTEUR |
LA FEMME ET MOI
47
À mesure que je m’approche de
soixante dix ans
je comprends avec luxure que je suis un peu seul.
Les jeunes qui grandissent tout le temps
et les adultes qui ont des probl`mes d’argent
et les belles femmes qui vivront près à mes côtés,
jusqu’à ce que la mort, en vérité, nous sépare,
sont très occupées par leurs choses
par leur propre vieillesse qui leur vient dessus
sans hâte mais sans aucune retenue.
Aussi je te le dis, à soixante dix
ans,
je réussirai à rester tout seul,
sans liens d’amour et de douleur,
seul, attaché au monde où je dois vivre
par des mots, par des vers, un peu de musique
une couleur désespérée ayant sa propre lumière.
Si on pense comme ça, la vérité, mon amour
Qui n’aimerait pas vieillir ?
Moi, me dit-elle, moi
je n’aimerais vieillir ni seule
ni mal accompagnée et plus de mille fois,
je t’ai dit, mon amour, que les plantes vieillissent,
les meubles, la chaussée, les armes de guerre
mais la femme, le sexe et la joie ne vieillissent pas.
Je l’ai sentie si sûre que je suis
arrivé à penser
qu’elle, d’une certaine manière, me disait :
Même tes vers pourront vieillir
mais notre amour, chéri, ne vieillira pas,
je suis là, pour le soutenir,
et elle était si belle quand elle le isait
que je l’ai vue déesse et nue,
nue et vaillante toute pour moi
et c’est là que je n’ai pas eu
peur de vieillir et de mourir.
Elle, elle m’a parlé de la mer et
j’ai tout compris :
sa chair splendide serait la tanière
de ma vie charnelle et ma parole
et sa chair, sans limites, du désir,
la pulsion démesurée de mon chant,
sera tombe d’amour pour mes os.
Mot contre pierre, pierre contre
mot
s’écrira une histoire, peut-être d’amour.
Aujourd’nui deux amants meurent et,
à la fois,
perdurent dans un vers d’amour
où la mort attachée par des mots
unis entre eux au soleil,
occupée, avec quelque innocence,
par ses choses, nous laissera
vivre un jour de plus, un amour de plus,
nous laissera teminer ce poème.
Et ensuite, elle a dit résignée
la mort poursuivra les amants
jusqu’à les rattraper et elle leur dira quelque chose,
elle leur dira quelque chose, répéta-t-elle, en m’interrogeant.
Bon, lui dis-je, en la
tranquillisant,
s’il s’agissait de nous deux
la mort de dirait rien.
Elle resterait muette, pâle de douleur,
de devoir tuer tant de beauté.
Mais un jour, de toute manière,
elle le fera
insista-t-elle, entêtée et assombrie,
et moi, macho et chanteur,
sans me rendre compte de mes années
je lui ai dit toute la vérité:
Nous avons comme cent ans, mon
amour,
un jour
elle viendra.
El
Indio Gris
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« POÈTES ÉVEILLÉS »
LE 28 JUIN 2004