Je sais que cette revue n’est pas
exactement une revue de poésie.
Mais je sais aussi que cette revue
n’est pas autre chose qu’une revue de poésie.
Je veux seulement dire que, soumis à
ses lois inexorables,
la parole fait ses ravages.
En toute impunité, elle se combine
avec tout.
Elle aime démesurément les
imperfections. Son être est tout temps.
Dans cet état, toutes les combinaisons
de la parole engendrent de la poésie.
Pour cela il est nécessaire que les
formes spatiales,
dernier luxe de la raison contre le
poético-humain,
éclatent en mille fragments.
La forme sera,
sans plus,
les déformations que la violence des
combinaisons
lui imposera.
Dire, toujours dire.
Menassa récitant Salutations et mise en scène(5 :26 min)
(ne vous désespérez pas pendant que le vidéo se charge)
Amants de la délicatesse,
plongez avec moi vos griffes
atlantiques
dans le corps de la belle qui vient de
mourir.
Je laisse la mer.
Je construis sur le clair plateau
-au-dessus de tous les niveaux-
la maison du poète.
Petite et chaude tour
où la merde et les épouvantes,
bleus oiseaux,
réclament
le privilège sur le siècle.
Petit siècle évanescent,
il y aura
je te le promets
à la fin de tes fins
un petit homme en paroles,
une petite loi,
une petite obscurité totale.
L’homme du début naîtra des ombres.
Menassa récitant Lever l’ancre
II (1:57) min) (Ne vous désespérez pas pendant que vous chargez la
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Continuer
à t’écrire me semble une bêtise, je sais que tu ne comprendras pas.
Je t’ai dit :
rien ne m’importe, tout m’est égal.
Je parlerai
et je ferai éclater mon corps contre
l’opaque montagne.
Tout m’est égal
ma vie est le temps des ouragans.
Mon esprit n’est pas
la stupide petite machine à calculer
que toi tu connais,
mon esprit est le temps,
ton corps ouvert comme le soleil,
voilà mon esprit.
Je me
réjouis que nous vivions de n’importe quelle manière.
La passion,
nous le vérifierons bien,
est un art.
Menassa
récitant Lettres d’amour (1.27 min) (Ne vous désespérez pas pendant que vous chargez la
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