Nous venons des ombres,
nous avons été
annoncés dans un poème.
Une parole
entrelacée à l’être.
Vinaigre et broussailles,
profondes
et nouvelles préoccupations.
Paroles
destinées
au plus profond de l’homme.
Exquis
nectar oublié.
Antique mutation
où l’homme,
soif ouverte,
faim désespérée,
ensorcelé,
par un morceau de pain,
perd ses ailes.
Perd,
pour une cruche d’eau empoisonnée,
la noblesse du vol .
Émerger des ombres,
des ombres de la mer.
Kangourou aquatique.
Heures d’une vie
désespérée et vive.
De petites paroles
feront le monde.
Des galops obstinés
couvriront les distances.
Entre des beautés marines
je déchire ta peau,
je mets en scène ma vie
dans les contours de ton rythme,
je te détecte imprécise,
entre les légères feuilles de papier.
Au vent.
Au temps.
À la poésie.
Tenace au milieu de tes morts,
folle et vivante,
iridescent œil moléculaire,
flamme d’amour,
la poésie,
tenace,
algèbre purificatrice,
ardent antiseptique
contre les petits animaux de la forêt.
Nerf nocturne et lumière,
muscles et massacre,
chairs,
vendanges de la chair,
la poésie,
tenace,
dans le futur,
contre ce qui peut sentir la pourriture.
Au vent.
Au temps.
À la poésie.
Je suis un enfant vorace.
S’il s’agit de l’amour,
j’en ai besoin en permanence.
Ouvert au soleil,
durant le jour
et aussi durant la nuit.
Et je le confesse,
dans la limite de mon pouvoir,
je serais insatiable.
Une bouche ouverte,
assoiffée,
sèche et grande ouverte.
Muette et implorante
humanité sans ailes.
Il n’y aurait ni laits
ni sons
ni jus ouverts de ton ventre
ni sexe possible
pour mon mal d’amour.
Un enfant capable de briser
l’univers en un sourire.
Un enfant capable de sourire.
Toujours sans défense et nerveux,
un reste d’humanité
parmi les pierres.
Menassa
récitant
S’il s’agit de l’amour (1 :15 min) (Ne vous désespérez pas pendant que vous chargez la vidéo)
Quels sont mes désirs ?
Voyager.
Aimer.
Parler.
Conquérir,
peu à peu,
l’univers.
Conquérir
peu à peu, au moins,
une cellule humaine.
Une particule microscopique d’être
et ensuite,
reposer sur l’herbe,
sur les frais pâturages du printemps.
Ils sont
tous endormis,
le monde entier
est endormi.
Reposer
un moment,
dis-je,
sur l’herbe fraîche du printemps.
Première vérité :
je n’ai jamais bien su
de quoi traitait la vie.
Seconde vérité :
je n’ai jamais voulu
bien savoir
de quoi traitait la vie.
J’ai toujours préféré me tromper,
marcher à l’aveuglette.
Ne suivre,
en général,
aucune direction,
arriver
là où j’arrivais
par hasard.
Le temps de la vie
m’a surpris
en train de vivre.
Menassa
récitant Quels sont mes désirs ? (1 :26 min)
(Ne vous désespérez pas pendant que vous chargez la vidéo)
CONSULTATION
GRUPO CERO
CONSULTATION
GRUPO CERO
Amelia Díez Cuesta Psychanalyste
Carlos
Fernández Psychanalyste
SUR
RENDEZ-VOUS :
91 402 61 93
Móvil: 607 76 21 04
MADRID AMELIAA@terra.es
SUR
RENDEZ-VOUS : 91 883 02 13
ALCALÁ DE HENARES (MADRID) dr-carlosfernandez@wanadoo.es
Arrêtez
avec tant d’humanité, montez sur la machine
Arrêtez
avec tant d’humanité,
montez sur la machine.
Avec le temps vous y trouverez un sens..
Quand une femme vous regardera dans les yeux,
vous lui dites que vous l’aimez.
Et ainsi,
même si ses yeux sont beaux
ou si vous n’avez pas d’yeux,
toujours avec la même intensité.
Je t’aime.
Et si un jour votre regard est à la mode,
ne vous préoccupez pas,
avec fermeté :
je t’aime.
Et ainsi successivement jusqu’à l’infini.
Pervertissez une fois pour toute
le sens du mot amour
que, dans tous les cas,
vous a donné votre mère
dans cette étreinte inoubliable.
Vous, vous étiez un enfant.
Elle, une femme pleine de désirs interdits.
Vous vous imaginez vos petits yeux nouveaux nés,
ravagés par ce feu millénaire.
Insistez,
à toute femme que vous croisez dans la vie
dites que vous l’aimez.
Et pas question de dire que vous êtes divisé
que vous êtes un fragment d’homme
et que vos petits morceaux sont éparpillés
dans le cœur de quatre cents femmes.
Absolument pas.
Vous, vous vous plantez devant ses yeux
et vous lui dites qu’elle est l’unique.
Si vous le lui répétez, et vous lui dites « je t’aime,
je t’aime,
chaque jour je t’aime plus,
je n’avais jamais pu rêver à tant d’amour »,
elle terminera par se consacrer à autre chose
et vous, vous resterez en liberté.
Le problème,
c’est que de tant répéter
vous pouvez terminer par tomber amoureux
de toutes les femmes,
devenir féministe,
vous couper les boules
et aller dans la rue en disant
que l’homme doit rendre à la femme
ce qu’il lui a quitté.
Malgré les risques,
je vous le conseille :
Inventez l’hétérosexualité.
Mon corps,
toujours désireux
d’humanité.
En volant,
avec elle,
parmi les grandes femmes,
et les hommes célèbres,
nous avons fait l’amour.
Emblème
parmi les emblèmes,
je laisse ma peau,
étendue
parfaitement
aux quatre vents,
et je ne permets pas
une autre peau
dans l’horizon de ses yeux,
pour aucune métaphore
perdue dans le passé
sinon,
je dois le dire,
pour l’extension infinie de ma peau,
magie des sens,
exacte mesure contre la mort.
Mon corps,
une vision stroboscopique de l’amour,
je suis
un groupe.
Une hallucination
sans précédents :
nous nous regardons
dans le fameux lac
où est mort Narcisse
et nous nous voyons
beaux
et, pourquoi ne pas le dire,
peut-être
nous affrontons-nous
en nous regardant
avec la beauté unique.
Et notre propre image nous fascine
et nous nous laissons entraîner
par cette passion
pour nous-mêmes
et nous tombons,
à grand fracas,
dans le lac,
pour mourir
où est mort Narcisse
et en nageant,
en nageant doucement,
en perdant la mémoire
pour pouvoir nager,
pour pouvoir
arriver jusqu’à la rive,
jusqu’au lieu
où nous unissent
quelques mots.
Et ce ne fut pas
mourir,
et ce ne fut pas,
s’écrouler,
nager
tranquillement dans le lac.
Je reviens
et je me réjouis
de quelque regard compagnon,
je n’ai pas peur de grandir,
d’être universel,
athlétique.
Je n’ai pas peur de la nuit
et je n’ai peur non plus
que fassent irruption dans mon âme,
de brusques,
insoutenables
sentiments.
En général,
je n’ai pas peur de pécher.
Et
pour que grandisse ma parole
pour arrêter
le fleurissement de ma parole,
sera inévitable,
messieurs
pour vous,
que quelqu’un vous invente
un nouveau subterfuge,
pour que, dans ce poème,
le mythe de Narcisse,
est mort.
Et maintenant
je m’en vais
nager tranquillement
au lac
et je reviens.
Menassa récitant Mon corps (4 :30 min)
(Ne vous désespérez pas pendant que vous chargez la vidéo)
D’abord,
aimez les fleurs, grandissez dans votre destin,
soyez plus puissant que vous-même.
Fléchissez, nous
peut plus.
J’écoute les protestations
des volontés désespérées.
Moi je suis une volonté désespérée,
je ne sais où me mettre,
je me masturbe tout seul aux quatre coins de la maison,
j’ai des bruits violents dans le corps
et, en plus, mon histoire personnelle
ne supporte pas ce rôle historique.
Nous devrions écrire :
parmi nous,
celui qui se sent une volonté désespérée
n’existe pas,
puisque la volonté et le désespoir
sont deux états de l’homme, impossibles.
Les mouvements sont involontaires
et surdéterminés .
Mais le poète aime la liberté,
dire au poète qu’il se libère
nous fera du bien à tous.
Pour qu’il se libère
nous serons ses esclaves
et cette dette de sang
le fera notre chanteur.
Vive le poète,
le solitaire des cimes,
l’envoûté par le mal du siècle :
la parole.
En avant, petit garçon qui-dit-tout,
ton corps est en nous,
toi
tu peux voler,
hurler désespérément,
escalader les murailles du souvenir,
requérir des recherches biologiques
plus précises,
le poète,
demande à être investigué
il accepte qu’il ne capte pas
la dimension du phénomène,
il a peur,
le groupe lui a donné la possibilité
de devenir invisible.
Un tel impunité,
une telle gloire,
blesse la sensibilité du poète.
Le poète ne peut comprendre,
la mort est toujours facile,
elle a lieu presque sans efforts.
Nous conseillons au poète
de se laisser porter.
La mort n’existe pas,
elle aussi
est une construction
de nos désirs.