| 
        
         Revue hebdomadaire sur Internet Fusionne, dirige, écrit et correspond : Menassa 2003 NOUS
NE SAVONS PAS PARLER NOUS LE FAISONS EN PLUSIEURS LANGUES: INDIO
GRIS, EST LE PRODUIT D´UNE FUSION INDIO GRIS Nº 148 AÑO III ÉDITORIAL Des vers comme des tendons Claire
        Deloupy récite Menassa en français UNE
        AUTRE Aime-moi avec la violence des amantes
        grecques Aime-moi avec l’espoir des prêtres phéniciens Aime-moi avec la furie des célèbres
        tigres du Bengale CHÉRIE: Condamné
        à mourir en moi, je suis le barbare homme bleu du désespoir. Volant
        comme rationnellement peuvent voler les abeilles. Fou d’amour,
        furibond de rêves insensés d’argent et de luxures, content d’aimer
        ceux que j’aime, content de faire l’amour comme si la vie allait
        durer mille ans. Tout me plaît lent comme le tango, comme les
        inoubliables berceuses ; le reste me semble hallucinant pour moi. 
 
 
 -
        Ouvrir un nouveau cahier est comme ouvrir une âme inconnue et
        variable. Tout dans la mesure de sa relativité est en train d’avoir
        lieu suivant des plans. Je suis en train de commencer à comprendre la déraison
        du système économico-financier espagnol et 
        constater que les Espagnols se sont trompés là aussi ne suscite
        en moi aucune joie. -
        Écoutez, docteur, je ne
        veux pas exagérer, mais au milieu de tant d’immondices , ma beauté
        est infinie, c’est clair. Je suis, évidemment, attrapé dans une
        poulie infinie. Si je ne bouge pas rapidement, si je n’écris pas un
        poème rapide, je serai un talent computé, c’est-à-dire, un talent
        commun. Toute
        ma génération est en train d’atteindre la célébrité, dans ce
        processus, quelqu’un deviendra stupide.  -Nous
        continuons la prochaine fois. 
 
  Elles
        apparaissent en train de danser au centre de la piste, comme si danser
        c’était voler 
        rapidement jusqu’à lui, où qu’il soit lui se rendrait
        compte que, de nouveau, elles étaient en train de danser.  Quand
        elles s’approchaient un peu, à peine emportées par la musique, elles
        sentaient son bel organe entre elles, se balançant d’un corps à
        l’autre, d’un orgasme à l’autre.  Lui,
        de loin, nous regardant danser, aimantait les parties de notre corps les
        plus intimes d’un néon fabuleux et volatile. Nos mouvements s’accéléraient
        quand son regard nous frôlait. Nos fesses semblaient des sculptures
        dans le salon ouvert.  Tendre
        amant de la nuit 
 
 
 
 1 Quand
        une innocence me brisera le cœur, je serai plus que moi-même. 2 Elle aime de moi la grandeur qui se constitue en elle quand elle m’aime. 
 Aujourd’hui
        j’aurais aimé écrire cette lettre: Le
        problème que je pose à mes contemporains c’est que rien ne meurt en
        moi quand je meurs. Il y a une présence dans mes vers qui me survit. Il
        y a une odeur de futur dans mes vers, et moi alors je compte à peine. Quand
        j’étais plus jeune ils avaient l’habitude de me dire que j’avais
        une position privilégiée dans le langage ; ce que je pense
        maintenant, quand j’écris, c’est que le langage prend position de
        système privilégié dans mon  écriture.
        Ensuite, quand passeront encore vingt ans, vingt autres livres, peut-être
        que le langage n’existera même plus, qui sait si pour cette époque
        il sera resté quelque chose de moi. Une nuit je trouve la lumière, l’autre nuit je trouve l’obscurité. Il y a toujours quelque chose d’amour et de neige dans mes vers. Je me rends compte que pour pouvoir exprimer certaines opinions, je devrai modifier certains sentiments. Ou mieux encore, j’ai certaines opinions qui ne sont pas d’accord avec mes propres sentiments. Je
        ne comprends pas pourquoi je fais tant de tours et de détours quand il
        s’agit d’opinions, alors qu’avec les poèmes jamais un poème
        n’a coïncidé avec ma manière de penser ou de vivre. Cette nuit je vais dormir tranquillement et demain je commencerai l’époque de la vérité. Ou pour le dire d’une manière plus aimable, demain commencera l’époque du réalisme « cero ». Proposer cela me donne franchement envie de rire. Indio 
        Gris Ou cette autre lettre: Aujourd’hui
        il ne s’agit pas de manger le mets exquis ou d’aimer la belle.
        Aujourd’hui il s’agit de rester assis, à parler de l’univers. Et
        ne viens pas me dire, bien aimée, qu’avec ces idées je ne gagnerai
        aucun argent. Ne
        vois-tu pas que les égouts s’ouvrent sur notre passage? Ne
        vois-tu pas comment le soleil cesse de tourner quand je le regarde? Indio Gris  |