Revue hebdomadaire sur Internet Fusionne, dirige, écrit et correspond : Menassa 2002 NOUS
NE SAVONS PAS PARLER NOUS LE FAISONS EN PLUSIEURS LANGUES: INDIO
GRIS, EST LE PRODUIT D´UNE FUSION INDIO GRIS Nº 128 AÑO III ÉDITORIAL ENTRETIEN
AVEC LE POÈTE MIGUEL OSCAR MENASSA Miguel
Oscar Menassa: Vous
êtes préoccupée, hein, Carmen Salamanca? Carmen
Salamanca:
Oui, je ne sais pas bien pour quel motif. C’est que l’actualité
mondiale est très inquiétante. MOM : Si
vous vous laissez mener par les modèles idéologiques de l’État, ce
qui vous arrive c’est qu’actuellement, à ce moment de la vie que
nous traversons, il y a du travail pour moins de gens que ceux qui
vivent, et il en est de même pour l’éducation. Si vous vous laissez mener par le système
de l’État, cela vous déconcerte
à tel point que vous vous retrouvez hors de l’éducation et hors du
travail, parce qu’ils ont besoin qu’il y ait beaucoup de gens hors
du travail et hors de l’éducation, et, bien entendu, hors de la création.
Dès qu’un enfant est créatif ils appellent le psychiatre. CS : Exactement. Ou bien ils le
mettent dans une école de surdoués. MOM : Ou bien ils le mettent
dans une école de surdoués, et l’école de surdoués est faite précisément
pour que le gamin ne puisse pas être un surdoué ; on le met dans
cette école et on le rend normal. Ensuite, en ce qui concerne
l’expression « les relations sexuelles n’existent pas »,
il faudrait la prendre dans le sens freudien où toutes les valeurs
psychiques sont transmutées. L’homme, tout d’abord, appelle
relations sexuelles toutes les relations génitales qui appartiennent à
l’espèce, et non pas au sujet psychique. CS : Gallardón [ n.t : président
de la Communauté autonome de Madrid]
dit qu’il est en faveur de ce que les homosexuels s’occupent des
enfants. MOM : Sinon, où allons nous
mettre les enfants de la rue? Il y a des couleurs qui, si elles ne
touchent pas le blanc ne sont pas de véritables couleurs, elles sont
jolies mais elles ne deviennent de vraies couleurs que si elles touchent
le blanc. On va voir si j’y arrive. CS : J’ai vu un documentaire sur
Lacan à la télévision : c’était un philosophe qui expliquait
la théorie de Lacan. MOM : Oui, mais un philosophe
de quoi, d’où ?…De quelle philosophie ? CS : Il parlait français, je ne le
connais pas. MOM : Mais c’était un philosophe
marxiste, un philosophe empiriste, un philosophe… CS : Ils mettaient « philosophe »,
rien de plus. Ils n’ont même pas choisi un psychanalyste. MOM : Non parce que , lorsque
Althusser a fait la lecture de la psychanalyse, c’était un philosophe
et, cependant, il a fait une bonne lecture. Il y a des gens qui meurent
sans connaître la poésie, et il y a des gens qui meurent
sans connaître la psychanalyse, mais
tout le monde croit connaître sa maman. CS : La maman, la mère terre.
C’est pour ça que nous sommes en train de la détruire, parce que
c’est la mère? MOM : C’est possible… Si nous
croyons que la terre nous appartient à nous et non
pas aux hommes. Hier il y avait un Américain à la télévision
qui parlait assez mal de Bush, très mal même, mais, pourtant il était
d’accord avec l’affaire d’Irak, mais d’accord en faisant
honneur. Il était Nord Américain le type, je ne me souviens pas de son
nom. Mais quelle raclée il a donné à Bush ! Il l’a traité
comme un tyran. CS : Moi je trouve que le monde
va assez mal en ce qui concerne la civilisation. AD : C’est « un à un ».
Je ne pense pas qu’une civilisation générale soit possible. CS : Et ça a toujours été comme ça? MOM : Comment? CS : Ce n’est pas la
civilisation qui programme la civilisation générale, ce sont les états
qui la programme. Vous comprenez ce que je vous dis? CS : Alors là il n’y a pas du
tout de progrès. MOM : Alors… le pourcentage de
chômeurs, de femmes qui doivent avorter, de personnes qui doivent
mourir avant l’âge de 50 ans, de jeunes qui n’iront jamais à
l’université est déjà programmé. C’est ça
le programme collectif, le programme collectif est un programme
qui ne doit pas déranger l’État. Claire
Deloupy récite
ADIEU,CHÉRIE, ADIEU Je m’en vais amour perdu, illuminé, Et je t’offre avant de partir, amour, Épouvantails de l’air, cette fois Paroles sont le vent et ton silence. Entre les vieilles dunes cristallines,
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programmes :
CHÉRIE : Les
difficultés extrêmes qui retiennent ma création, sont liées en
partie, je le sens, à une certaine humanité qui entoure encore mon
caractère. Je
suis un homme hautement apte à penser l’univers mais, je ne donne pas
encore le sujet psychique suffisant
pour le pouvoir. Cependant, je t’aime encore.
- Je suis désespérée, m’a-t-elle dit sans me regarder. C’est comme si moi aussi je souffrais d’un état pathologique, je me sens condamnée par le sentiment de culpabilité inconscient. J’aurais
besoin de venir vous voir sept séances par semaine, parce que je vais
très mal et beaucoup de gens dépendent de moi. Je
dois me mettre une limite, je ne peux pas aimer tout ce que j’aime. N’aimer
que vous, tomber dans vos paroles comme unique chemin…
- Nous continuons la prochaine fois.
Je vais chercher ma jeunesse et je me
plonge dans un bain de mousse chaud, c’est là, dernièrement, le coin
des pensées en solitaire, bien que je sache que les autres aussi
pensent, plongées dans des sels de bains. Parfois, vraiment, je veux le
tuer. Quel fils de pute !
Il apprend à toutes les femmes qu’il rencontre, à se laver la chatte
avec de grandes quantités de mousse à l’odeur de thym ou de persil
ou de basilic.
Aujourd’hui je viens de comprendre que tout ce qui ne m’a pas été concédé, a été au préalable rejeté par moi-même.
Ils ont amené les choses au niveau de la
mort. J’ai même peur
de mon ombre. Je ne tolère pas
bien d’être les conséquences de ce qui a déjà été vécu. Parfois je
m’agite en essayant de modifier quelque chose de ma vie présente pour
que mon passé soit autre. Il est certain
aussi que les grandes hauteurs et les grands âges, s’atteignent en
maintenant une manière d’être au-delà du possible. Si je n’ai pas
la force de publier et tout ce que cela comporte, je ne sais pas si cela
vaut tant que je puisse écrire. Avoir une grande quantité d’œuvre
inédite c’est comme être mort depuis longtemps. Abandonner
les chemins tracés. Tracer d’autres
chemins, en sachant que ce qui ne sert pas pour tuer sert pour jouer aux
échecs. Il est déjà temps d’apprendre quelque chose pour de vrai. Indio Gris ÇA C ‘EST DE LA PUBLICITÉ
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